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Ma première référence, l'essentielle, est humaniste : l'être humain
est responsable et autonome; c'est par là qu'il acquiert sa liberté. C'est un postulat, mais aussi, bien sur, un
idéal à atteindre. Je cite volontiers cette phrase du philosophe néo-platonicien Pic de la Mirandole : « Je ne
t'ai donné ni visage ni place qui te soit propre, ni aucun don qui te soit particulier, ô Adam, afin que ton
visage, ta place et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même ... Je ne t'ai fait
ni céleste ni terrestre, mortel ou immortel, afin que toi-même, librement, à la façon d'un bon peintre ou d'un
sculpteur habile, tu achèves ta propre forme. » (in Oratio de homine dignitate). |
Ma seconde référence est l'approche systémique : je considère
l'être humain comme un système autonome et ouvert, en inter-action constante avec son environnement. Pour
satisfaire ses besoins fondamentaux, tels que répertoriés par le psychologue
américain A. Maslow, l'être humain met en oeuvre tout un ensemble de comportements conditionnés
par son éducation; l'efficacité et l'efficience de ces comportements ne sont pas toujours
optimisées, ce qui conduit à des carences, à des souffrances, à des dépendances, ... . Cette considération permet
d'envisager pour tout être humain une dynamique de développement continu, qui permet de
progresser vers cet idéal humaniste de responsabilité, d'autonomie et de liberté. Ce
développement s'appuie sur les enseignements de l'école de la vie, les enseignements que chaque
événement de notre vie nous procure, depuis la naissance jusqu'à la mort, pour peu que l'on sache les percevoir
et leur donner du sens. |
Ma troisième référence est la sophrologie, à la fois démarche
thérapeutique, philosophie et art de vivre, inventée dans les années 1960 par le Pr. Alfonso
Caycedo, neurologue et psychiatre. La sophrologie considère l'être humain dans dans sa globalité
physique, émotionnelle, mentale et spirituelle. Sa pratique régulière permet l'élargissement de notre champ de
conscience à ce que nous vivons, par nos sensations, nos émotions, nos intuitions, à chaque
événement de notre vie, et donc l'éveil aux enseignements de l'école de la vie. Elle permet de prendre
conscience de ce que nous faisons, pour quelle raison nous le faisons et dans quel but nous le
faisons. Elle permet aussi de gérer l'angoisse propre à toute dynamique de changement, de mobiliser toutes nos
ressources pour s'engager dans cette dynamique et de visualiser de façon positive ce changement, de manière à
nous rendre créateur de notre vie, une vie plus authentique, plus en harmonie avec ce que nous sommes
vraiment. |
A côté de ces trois références
essentielles, je m'appuie aussi sur les théories des divers courants de la psychologie, et en
particulier sur l'Analyse Transactionnelle; ces théories tentent de décrire et d'ordonner les
transformations que traverse l'être humain de la naissance à la mort, dans les domaines cognitif (Piaget et ses
successeurs), affectif (Freud et ses successeurs), social (Wallon, Vygotski), comportemental et relationnel
(Berne et ses successeurs). Ces transformations très complexes, opèrent simultanément tout en inter-agissant
mutuellement l'une sur l'autre; elles s'appuient sur nos capacités d'être humain à composer avec nos héritages
individuels, notre environnement familial et social, évoluant lui-même dans une société en perpétuel changement;
elles laissent entrevoir pour la vie de chacun tout un univers de possibles. Ces théories du développement
psychologique permettent aussi de comprendre quelles étapes du développement ont pu
faire défaut, de déterminer ainsi l'origine de notre comportement actuel et de faire le deuil
de ce que nous n'avons pas eu, quand nous en avions besoin et que nous étions en droit d'obtenir. |
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